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la part du diable
27 septembre 2005

Prologue

2 Juin 1992
    Saint Ombre Les Vies, un village au nom approprié, où 300 habitants environs coulent des jours paisibles dans des maisons tranquilles. Chacun s'affaire à son travail quotidien. Des conversations sans importance comblent leur journée monotone où chacun se complaît dans cette létagargie. Des jeunes, certes il y en a, ne comptant que sur l'avenir pour disparaître loin, trés loin de ces lieux oubliés.

    11h00
    Max, le jeune facteur de la région dépose le courrier chez les Cavanac. Entendant le klaxon habituel, madame Cavanac, magnifique femme de 37 ans, laisse pour quelques instants, ses occupations ménagères. Elle quitte la grande maison familiale pour partir à la rencontre du jeune postier. Elle s'avance le regard vague pour terminer sa marche face au jeune homme. Un sourire charmeur échangé, celui-ci lui tend le courrier tout en s'approchant lentement. Elle, reste impassible mais n'y tenant plus, lui, d'un geste rapide, l'agrippe par la taille afin de l'attirer contre son corps. Sans surprise, elle se laisse guider dans l'entreinte brutale du jeune homme.
    - " Marion, viendras tu me rejoindre aprés ma tournée. " Murmure t'il.
Toujours muette, la main de Marion glisse doucement derriére la nuque de Max puis comme pour calmer ses hardeurs, elle lui dépose un baiser sur les lêvres.
    - " Dois je le prendre pour un oui ? " Annonce t'il impatient.
Elle confirme d'un signe approbateur tout en se dégageant des bras du jeune homme puis prend le courrier. D'un oeil rapide, elle observe les environs puis repart d'une démarche lente vers la maison.
    - " Au même endroit que d'habitude vers 17h30. D'accord ? " Crie t'il.
De dos, elle entend la portiére claquée puis la voiture s'éloigner en trombe. Alors qu'elle gravit les marches du perron, son regard se porte sur le paquet de lettres. Passant les prospectus et les factures, son attention se porte sur une lettre en provenance des Etats-Unis adressé à son époux. Stupéfaite et pensive, la curiosité l'envahit. Son pouce caresse le haut de l'enveloppe. Son intention de l'ouvrir est bien présente puis sa ravise toute aussi rapidement.

    L'heure coule tout aussi calmement que la matinée. Vers 13h00, son époux rentre du difficile travail des champs. Monsieur Gilbert Cavanac, bel homme de 38 ans à la carrure musclée, posséde l'une des plus importantes exploitation agricole de la région. Comme à son habitude, il se dirige vers l'évier afin de se débarasser de toute la saleté amassée durant son dur labeur.
    - " Je viens de voir Monsieur Margeron, il doit passer nous livrer l'engrais demain matin." Annonce Gilbert
    - " D'accord. A quelle heure doit-il passer ?
    - " Vers 10h00." Répond t'il tout en terminant sa toilette.
    - " Trés bien... " Elle hésite puis s'avançant vers la table, elle dit " A propos, tu as reçu une lettre en provenance des Etats-Unis."
Le regard de son conjoint se fige soudainement. Une certaine inquiétude apparait doucement.
    - Une lettre des Etats-Unis...
Ne terminant pas sa phrase, il prend l'enveloppe et l'observe quelques secondes comme pour essayer de percer le mystére de son contenu. L'écriture de l'adresse est soignée. Son attention est attirée par les majuscules fantaisistes et rondes. Dans un soupir léger, il ouvre enfin et en sort un large papier légèrement bleuté qu'il déplie tremblant. Son regard se plonge dans le contenu. Pour Marion, la lecture et le silence de son mari apparaissent si longs qu'elle ne peut résister à l'interrompre.
    - " Un problème ? "
Gilbert relève la tête. Son regard est humide. Il tourne et retourne le papier entre ses mains comme pour être sûr de ne pas avoir omis un paragraphe, des mots, une phrase. Il regarde fixement la signature comme pour se conforter dans son émotion.
    - " Mon chéri, qu'est ce qu'il se passe ? " Renchérit Marion inquiète.
    - " C'est ma fille Clara qui m'écrit. " Annonce t'il d'une voix tremblante.
    - " Ta fille Clara dont tu n'avais plus de nouvelle depuis des années ? Coupe t'elle d'un air surpris.
    - " Oui, Clara, elle doit venir ici le 5 juillet.
Tel un coup de massue, Marion se sent désemparée face à cette nouvelle inattendue. Son visage s'emplit d'une angoisse indéfinissable. La première idée qui lui vient à l'esprit, c'est qu'elle aurait dûe ouvrir cette lettre. Elle aurait dûe la lire. elle aurait dûe la jetter, la brûler. Comme à son habitude dans ce genre de situation, elle se mordille le coin de la lêvre inférieure tout en s'avançant vers son époux.
    - " Mais pourquoi ? Pouquoi vient-elle ici ? "
    - " Pourquoi ne viendrait-elle pas ? " Rétorque Gilbert . " N'oublies pas que je suis son père. On ne reviendra pas là dessus. De toute façon, elle viendra et restera ici le temps qu'elle voudra. Tu ne peux pas m'interdire ma fille. "
Madame Cavanac n'apprécie en rien cette réflexion. Elle se rapelle encore le jour où elle a appris l'existence de cette fille. Cette fille qui n'est pas de son sang, pas née de leur amour. Cette fille, certes venue, avant leur rencontre, mais qui pour elle, reste une "batarde", le fruit d'un accident. Elle a toujours cacher son ressentiment, ses vraies pensées. Cette usurpatrice ne fera jamais partie de la famille, de SA famille. Elle compte bien y veiller.

                                                                                                                  ... / ... Bientôt la suite

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